Le métier de thanatologue : 1 passion – 5 histoires
Par Aurélie Vasseur, créatrice de contenu
Pourquoi devient-on thanatologue ? Cette question est sans
doute la plus posée à nos collègues embaumeurs. Dans une société où la mort est
encore un sujet tabou, les écoles n’orientent pas naturellement les jeunes à
choisir un métier funéraire, et pourtant …
Un métier diversifié
Être thanatologue, ce n’est pas juste embaumer. Les cours, offerts au Collège Rosemont, qui mènent à ce métier sont très variés. En effet, les élèves en thanatologie apprendront le côté technique de l’embaumement, mais aussi la partie administrative de la gestion d’un salon en passant par l’aspect psychologique de l’accompagnement des familles en deuil.
Journée type
En réalité, il n’y a pas vraiment de journée type en thanatologie. Rien n’est redondant car chaque personne ou situation est unique. Cependant, nous avons répertorié les éléments clés d’une journée au laboratoire d’Urgel Bourgie / Athos :
- Vérification de la liste des expositions – on établit les besoins de coiffure, maquillage, …
- Vérification des défunts arrivés dans la nuit – on s’assure de la condition de chacun afin d’établir un ordre de priorité
- Sortie des cercueils et installation des défunts prêts à l’exposition
- Préparation des soins pour les prochains défunts
- Préparation des crémations – habillage et asepsie
Une passion, 5 histoires
En allant à la rencontre de nos thanatologues, il fut très intéressant de découvrir que tous ont une passion commune, mais chacun a une histoire unique.
L’équipe est dirigée par Monsieur Pierre-Maxime Fugère, expert dans le domaine et dont le parcours a été de nombreuses fois raconté – Retrouvez-le ici.
Son équipe se compose de 5 femmes extraordinaires, les voici :
Alexia – Diplômée en 2021
Passionnée de sciences et d’art, Alexia retrouve ces deux éléments dans son métier de thanatologue. Elle est particulièrement intéressée par le fonctionnement du corps humain qu’elle trouve impressionnant et la minutie du maquillage et de l’habillement. Elle avait d’ailleurs suivi un cours d’esthétique avant de se lancer dans le funéraire.
Alexia définie son métier comme à la fois hors du commun et nécessaire. Elle aime pouvoir redonner à la communauté en prenant soin d’offrir à la famille de la personne défunte une belle image d’adieu.
Maude – Diplômée en 2019
La thanatologie ? et pourquoi pas … C’est ce que s’est dit Maude lorsqu’il a fallu faire un choix de cours au CÉGEP. C’est l’accessibilité du programme au collège Rosemont qui lui a permis de faire cette découverte dont elle semble aujourd’hui ravie.
Son sujet de prédilection est la chimie. Maude trouve fascinent le fait de pouvoir redonner vie et couleur après la mort, cette opposition entre l’absence de vie et les capacités du corps à reprendre forme avec le travail qu’elle accompli.
Ce métier lui permet de prendre conscience de la fragilité de la vie et de l’importance de tirer des leçons de chaque situation et de profiter de la vie.
Judith – Diplômée en 2019
Artiste dans l’âme, Judith aime la créativité et le sentiment d’utilité que lui apporte la thanatologie. Il est important pour elle de participer à quelque chose de plus grand qu’elle en contribuant à apporter de la paix aux familles.
« Chaque corps est une aventure » dit Judith. Son but : aboutir à une familiarité des traits et un air serein sur le visage du défunt. Selon elle, il ne faut pas cacher la mort, mais la rendre apaisante et rassurante, car après tout, elle fait partie de la vie.
Geneviève – Diplômée en 2021
Titulaire d’un BAC en arts visuels, Geneviève exposait ses créations tout en se disant que les sciences lui manquaient. Elle est donc partie à la recherche d’un métier qui puisse allier sa fibre artistique à son intérêt pour les sciences.
Geneviève a aussi un goût particulier pour la psychologie, donner une attention particulière aux détails afin de prendre soin des émotions de la famille et les aider à cheminer dans le deuil.
Au niveau artistique, elle s’y retrouver à travers le maquillage, mais surtout dans l’objectif de donner une apparence familière et apaisée à la personne.
Katy – Diplômée en 2006
Tout d’abord intéressée par la médecine, Katy était intriguée par la thanatologie. Elle est allée dans un salon funéraire et s’est trouvé une vocation lui permettant d’assouvir sa curiosité envers la biologie.
Forte de 17 ans d’expérience chez Urgel Bourgie / Athos, Katy a acquis de nombreuses connaissances notamment lors de décès plus difficiles comme des accidents. Elle affectionne particulièrement le partage de connaissances en mettant à disposition son propre savoir et en observant les nouvelles techniques que lui apportent ses stagiaires. Il y a plusieurs façons d’arriver à un résultat, chacun doit trouver sa façon de faire.
Thanatologue n’est pas le premier métier auquel on pense lorsqu’on se cherche professionnellement, mais pour ceux qui l’ont choisi, il est à l’unanimité un métier épanouissant et plein de sens.