Seuls face au grand départ : dignité pour les non réclamés

Que se passe-t-il lorsqu’une personne décède sans famille ou ami pour la commémorer? Quelle est notre responsabilité envers ces gens, en tant que société? Quel est le lien entre les corps non réclamés et la notion de dignité après la mort?

Entrevue avec Patrice Chavegros, vice-président chez Athos Services Commémoratifs, ancien directeur général d’Urgel Bourgie / Athos et thanatologue de plus de 40 ans d’expérience.

Les corps non réclamés : ce qu’en dit la loi

Aux yeux de la loi du Québec, une personne décédée est considérée comme « non réclamée » lorsqu’aucun proche ne se manifeste après un décès. Dans un tel cas, une recherche sera effectuée par le coroner, en collaboration avec les policiers, afin de trouver un membre de sa famille. Si l’enquête est sans issu, le corps du défunt est alors défini comme « non réclamé ».

Une personne décédée peut être déclarée comme « non réclamée » même si un membre de sa famille est disponible. En effet, il arrive qu’un proche refuse de réclamer le corps.

Les corps non réclamés sont remis à une entreprise de services funéraires, qui procédera à leur inhumation ou à leur crémation. Une entreprise de services funéraires ne peut refuser de prendre en charge un corps non réclamé et ce, même si le montant remis par le gouvernement est loin de couvrir les frais liés à cette prise en charge.

Mourir seul : une question sociale (et familiale)

Au-delà des procédures qui entoure cette situation (trop) courante, se trouve un sujet bien plus profond. Les corps non réclamés sont plus qu’une question de logistique ; ils représentent un sujet de société qu’on ne peut ignorer :

« On pourrait dire que c’est un problème qui s’est développé de façon exponentielle avec les années, explique Patrice Chavegros, mais c’est plus que ça. Lorsqu’un problème prend une telle ampleur, on parle de tendance. »

Le nombre de corps non réclamés a plus que triplé en 15 ans au Québec, passant de 213 en 2008 à 725 en 2023. Selon M. Chavegros, ceci témoigne d’un désengagement de la part de la société, mais aussi des individus :

« Les gens vivent de plus en plus isolés, déplore-t-il. Autrefois, les familles vivaient tissées serrées. Aujourd’hui, chacun vit de son côté, donc c’est très fréquent de voir des gens qui décèdent seuls, parce qu’ils n’ont plus personne. »

Un triste constat qui, malheureusement, n’est que trop vrai.

« Ces gens ont tous eu des vies intéressantes », ajoute le vice-président, qui considère que tout le monde devrait avoir droit à un dernier adieu à la hauteur de son vécu.

Un repos digne pour les non réclamés

Pour Urgel Bourgie / Athos, la dignité après la mort est un droit fondamental auquel tous devraient avoir accès, quelle que soit leur situation. C’est pourquoi, lorsque notre équipe reçoit la charge d’un défunt non réclamé, celui-ci est traité avec le même professionnalisme et la même attention que toute autre personne confiée à nos soins.

Une approche humaine, de la préparation à la crémation

Chez Urgel Bourgie / Athos, le mode de disposition choisi pour les défunts non réclamés est la crémation. « On s’occupe de cette personne avec autant d’humanité qu’une personne dont la famille prendrait en charge ses funérailles », abonde M. Chavegros.

Un lieu de repos digne, au cœur de la nature

L’engagement d’Urgel Bourgie / Athos envers les défunts non réclamés ne s’arrête pas là. Si elle pourrait se contenter de disposer des cendres dans une fosse commune, l’entreprise funéraire tient à leur offrir un lieu de repos digne. Leurs cendres sont inhumées dans un de ses trois magnifiques cimetières-jardins, situés à Laval, Montréal et Saint-Hubert. « on leur offre la dignité dans le repos et la sépulture ; c’est important pour nous », souligne Patrice Chavegros.

Un rituel de commémoration pour les oubliés

En plus de leur offrir des soins attentionnés et un lieu de repos unique, Urgel Bourgie / Athos organise des cérémonies commémoratives en l’honneur de ces défunts oubliés et ce, plusieurs fois par année. Ainsi, ceux-ci peuvent reposer en paix et leur vie peut être célébrée.

Urgel Bourgie / Athos : l’expertise funéraire au service de tous

Depuis 120 ans, Urgel Bourgie / Athos met son savoir-faire au service des différentes familles et communautés de la grande région de Montréal afin de les accompagner avec compassion et humanité.
Pour nous, les défunts non réclamés sont plus qu’une statistique. Tant qu’il y aura des gens qui décèdent dans l’ombre, nous serons là pour leur offrir un dernier repos digne.