L’importance des lieux de repos dans la société d’aujourd’hui

La notion de dernière demeure a-t-elle toujours sa place dans la société d’aujourd’hui? Quel est le rôle des cimetières et autres lieux de sépulture dans l’accès à la dignité après la mort pour tous? Comment ont-ils évolué pour mieux servir leur communauté?

Entrevue avec Patrice Chavegros, vice-président chez Athos Services Commémoratifs, ancien directeur général d’Urgel Bourgie / Athos et thanatologue de plus de 40 ans d’expérience.

La dernière demeure : toujours d’actualité?

Lorsqu’on aborde la question des lieux de repos, on réfléchit aussi, inévitablement, à la notion de dernière demeure. Traditionnellement associée au tombeau, la diversification des modes de disposition nous mène à élargir sa définition pour englober tout espace dédié au repos des défunts.

Ainsi, même si les options de disposition évoluent, le concept demeure le même. Mausolée ou columbarium, cimetière ou lieu de dispersion, ce sont tous des endroits conçus pour permettre aux défunts d’y reposer.

« Les termes ont évolué, mais peu importe la façon dont on le dit, le concept reste le même. Néanmoins, dans l’expression ‘‘dernière demeure’’, on sent qu’il y a encore une trace de vie qui perdure dans le temps. La personne demeure. »

Ainsi, selon M. Chavegros, la dernière demeure est aussi importante aujourd’hui qu’elle l’était hier et qu’elle le sera demain. Plus qu’une simple commodité, les lieux de repos représentent une dernière marque de respect et d’amour offerte aux personnes qui nous sont chères. Pour cette raison, ils auront toujours leur place dans notre société.

Les lieux de repos : aussi pour les vivants

Les cimetières ne sont pas dédiés uniquement à ceux qui y reposent : ces lieux appartiennent également à ceux qui restent.

Chez l’être humain, nos sens contribuent à la compréhension de ce qui nous entourent et à l’assimilation de ce que nous vivons. À cela, le deuil ne fait pas exception. Lorsqu’on traverse cette épreuve, la vue et le toucher jouent un rôle important dans le processus de guérison.

Par exemple, le monument agit comme une représentation physique de la personne disparue. Celui-ci peut être personnalisé pour représenter l’être aimé et donner vie à son souvenir. Ce repère, qu’on peut voir et toucher, est un important pilier émotionnel.

Conçus pour offrir un espace de recueillement et de paix, les cimetières-jardins d’Urgel Bourgie / Athos nous permettent de nous retrouver, de trouver nos repères et de renouer avec notre devoir de mémoire. Patrice Chavegros en témoigne :

« Ce sont des espaces qui appellent au recueillement, à l’hommage, à la promenade, des espaces de zénitude où les gens peuvent se retrouver dans un environnement préservé et dédié à la commémoration sous toutes ses formes. »

Redonner sa place à la commémoration

Comment trouver le temps, dans un monde où tout se déroule à un rythme effréné, d’honorer les personnes qui nous ont quittés? Selon M. Chavegros, il est toujours nécessaire, voire essentiel, d’aller se recueillir dans un lieu de repos, que ce soit un cimetière-jardin, un columbarium ou un lieu de dispersion.

« Se souvenir, ça fait du bien, affirme-t-il. On doit avoir accès à des lieux où on est capable de pratiquer ce devoir de mémoire, c’est-à-dire de se remémorer la personne qui nous était chère et les moments qu’on a partagés avec elle. »

La commémoration n’est pas qu’une façon d’honorer le passé ; c’est aussi un moyen de se tourner vers l’avenir.
« Le fait d’aller visiter cette personne dans sa dernière demeure, c’est très important, explique M. Chavegros. Cela nous permet de savoir où on va, parce qu’on sait d’où on vient et avec qui on a parcouru le chemin de notre vie jusqu’à maintenant. »

M. Chavegros soutient également que, selon lui, on a de plus en plus besoin de ces moments de pause. « On vit dans une société où tout va de plus en plus vite, souligne-t-il, et quand on va trop vite, on a tendance à oublier l’essentiel. La commémoration dans un lieu de repos permet de revenir à ces bases, comme l’amour de nos proches. »

La dignité du défunt et les lieux de sépulture

Outre les services offerts par les professionnels du domaine funéraire, les lieux de repos, comme les cimetières et les columbariums, font eux aussi partie de l’équation en termes d’accès à la dignité pour les défunts.

« Le rôle des lieux de sépulture, soutient M. Chavegros, est de faire prendre conscience que l’être humain est bien plus qu’une chose ou un objet désuet que l’on jette à la poubelle et qui peut terminer sa vie n’importe où. L’être humain a besoin d’une place qui lui est attribuée. Il a besoin d’une place pour naître, puis il a besoin d’une place pour vivre, soit un lieu de résidence. Et après la mort, le lieu de résidence devient le lieu de repos. »

Grâce à ces cimetières-jardins, la dignité peut ainsi perdurer dans l’éternité, offrant un espace unique pour se retrouver.

Urgel Bourgie / Athos : des lieux pour se souvenir et se réunir

Pour Urgel Bourgie / Athos, ses cimetières-jardins de Laval, Montréal et Saint-Hubert ne sont pas que des lieux de repos : ce sont des espaces de rassemblement, mis au service de la communauté.

C’est pourquoi il est si important de recentrer nos lieux de sépulture dans l’univers urbain. Pour permettre à tous d’avoir accès à la nature ressourçante dans un lieu où on peut réfléchir, célébrer ou se remémorer. Un lieu où il fait bon vivre… et reposer.