Mario Barone
Pionnier, visionnaire et pilier de la communauté italienne de Montréal, M Mario Barone est décédé paisiblement le 10 janvier, entouré de sa famille aimante, à l'âge vénérable de 93 ans. Il a été précédé dans les bras de Dieu par Marietta Forte Barone, son épouse bien- aimée depuis 70 ans. Le jeune couple a eu cinq enfants, Italo (Mirna), Silvana (Habib), Marinella, Adriana (Paolo) et Mauro (Nathalie), ainsi que de nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants, et beaucoup d'amis et de membres de la famille dans le monde entier.
Né en 1931 à Cantalupo nel Sannio, dans la région italienne de Molise, la dévastation de la Seconde Guerre mondiale l'a propulsé dans un long et pénible voyage qui a culminé au quai 21 sur les côtes d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, dans la nuit de Noël 1951. Chaque veille de Noël, aux douze coups de minuit, alors que la famille se réunissait autour de la table, il rappelait inlassablement à sa famille le voyage difficile et bouleversant qui l'avait menée d'Italie au Canada.
Après des débuts extrêmement difficiles et humbles, beaucoup s'accordent à dire qu'il a vécu plusieurs vies remarquables en une seule. Ayant reçu les plus hautes distinctions de la République d'Italie, il était largement reconnu comme un pionnier et un visionnaire. Il est devenu un bâtisseur prolifique, changeant le visage et l'horizon du Mile-End, de Saint- Michel, d'Anjou et, surtout, de Saint-Léonard, la ville qu'il a façonnée à partir de terres agricoles et qu'il aimait. Il a vécu dans le quartier qu'il avait créé dans les années 1960 et dans la maison familiale qu'il avait construite, jusqu'à ses dernières heures, selon ses vœux. Au fil des décennies, il avait étendu ses activités commerciales aux États-Unis et à l'Italie. Lorsqu'on l'interrogeait sur son succès remarquable à Montréal et à l'étranger, il répondait souvent simplement : «J'ai fait ma part».
Il a été le premier immigrant italien élu à une fonction publique au Québec, occupant divers postes au sein de la ville de Saint-Léonard. Doté d'un esprit vif et tranchant, ses talents d'orateur impressionnants et sa détermination à toujours défendre ses concitoyens contre les injustices perçues l'ont propulsé au premier plan d'une controverse publique croissante à la fin des années 1960: le projet d'interdiction de l'enseignement bilingue pour les enfants de la population immigrante émergente du Québec. Le rôle central qu'il a joué dans la bataille pour protéger l'accès à l'éducation bilingue au Québec a récemment fait l'objet d'un film documentaire à succès: La Bataille de Saint-Léonard, peut-être son plus grand héritage pour les milliers d'élèves québécois qui sont aujourd'hui parfaitement bilingues.
Canadien extrêmement fier, il adorait le Québec et sa ville natale de Montréal, tout en retournant chaque année en Italie pour honorer son Cantalupo natal, qu'il adorait et dont il affirmait fièrement qu'il n'avait jamais oublié ses origines.
Catholique fervent, sa foi en Dieu était inébranlable, tout comme son attachement profond à plusieurs églises qui lui étaient particulièrement chères, tant à Montréal qu'en Italie.
Reconnaissante de la vie extraordinaire de leur père, la famille recevra les visiteurs le jeudi 23 janvier, de 16 h à 21 h, à l'Urgel Bourgie Athos, 6700 Beaubien Est.
Une célébration religieuse en sa mémoire aura lieu le vendredi 24 janvier à 10 h à l'église Notre-Dame-de-la-Défense, 6800 Henri Julien, Montréal.
Au lieu de fleurs, des dons à la Société Alzheimer seraient apprécies.